EDITO du dimanche 30 avril

Dimanche du Bon Berger - Dimanche des Vocations

« L’ÂGE DE LA RETRAITE DE ST JOSEPH ? »

 

Cette année, le premier mai, mémoire de Saint Joseph travailleur, peut nous rappeler le sens du travail après des mois de contestations violentes contre le changement de l’âge de la retraite. Aujourd’hui la réalité du travail est devenue si complexe avec tant de composantes, d’interdépendances, de facteurs économiques, sociaux, administratifs, écologiques, bureaucratiques, etc… que la simplicité du métier de charpentier au temps de Saint Joseph suscite la nostalgie. Voici un job « vintage » ! La doctrine sociale de l’Eglise n’imposera jamais un âge de départ à la retraite à Saint Joseph, mais nous rappellera les principes, si importants, afin de pouvoir avancer dans la bonne compréhension de ce sujet.

Le Pape François a résumé quelques-uns de ces principes lors d’une audience : « On ne tient pas assez compte du fait que le travail est une composante essentielle dans la vie humaine et aussi sur le chemin de sanctification. Le travail n’est pas seulement un moyen de gagner sa vie : c’est aussi un lieu où nous nous réalisons, où nous nous sentons utiles et où nous apprenons la grande leçon du concret, qui aide la vie spirituelle à ne pas devenir du spiritualisme. Mais malheureusement, le travail est souvent otage de l’injustice sociale et, au lieu d’être un moyen d’humanisation, il devient une périphérie existentielle. Je me demande souvent : avec quel esprit faisons-nous notre travail quotidien ? Comment gérons-nous la fatigue ? Considérons-nous que notre activité soit liée uniquement à notre propre destin ou également à celui des autres ? En fait, le travail est un moyen d’exprimer notre personnalité, qui est par nature relationnelle. Et le travail est aussi un moyen d’exprimer notre créativité : chacun effectue son travail à sa manière, avec son propre style ; le même travail mais avec un style différent.

C’est beau de penser que Jésus lui-même a travaillé et qu’il a appris cet art de saint Joseph. Nous devons aujourd’hui, nous demander ce que nous pouvons faire pour récupérer la valeur du travail ; et quelle contribution nous pouvons apporter, en tant qu’Église, afin qu’il soit libéré de la logique du simple profit et puisse être vécu comme un droit et un devoir fondamental de la personne, exprimant et accroissant sa dignité. »                 (Pape François, 12 janvier 2023)

Père Benoît