Edito du dimanche 5 février
Emouvantes les images de l’homme en blanc, le Pape François, au cœur des masses de fidèles enthousiastes au centre de l’Afrique noir, semant des paroles de compassion, des rayons de consolation, d’espoir et de paix aux populations du Congo et du Soudan, meurtries par les guerres et la misère. Les béatitudes de dimanche dernier appliquées. Des visages souriants. Quel contraste avec le désespoir et les frustrations de la fin d’époque d’une société du bien-être ici chez nous !
Le 8 février nous fêterons sainte Joséphine BAKHITA, esclave du Darfour (Soudan), devenue religieuse et sainte. Le Pape Benoît XVI l’a présentée comme exemple de la grande Espérance dans sa lettre Spe salvi (Sauvés dans l’espérance) :
À l'âge de neuf ans, elle fut enlevée par des trafiquants d'esclaves, battue jusqu'au sang et vendue cinq fois sur des marchés soudanais en lui donnant le nom arabe de Bakhita (chanceuse). En dernier lieu, comme esclave, elle se retrouva au service de la mère et de la femme d'un général turc, et elle fut chaque jour battue jusqu'au sang ; il en résulta qu'elle en garda pour toute sa vie 144 cicatrices. Enfin, en 1882, elle fut vendue à un marchand italien pour le consul italien qui revint en Italie avec elle. Près de Venise, après avoir été jusque-là, la propriété de « maîtres » aussi terribles, Bakhita connut un « Maître » totalement différent – dans le dialecte vénitien, qu'elle avait alors appris, elle appelait « Paron » le Dieu de Jésus Christ .
Jusqu'alors, elle n'avait connu que des maîtres qui la méprisaient, la maltraitaient, ou qui la considéraient comme une esclave, objet utile. Cependant, à présent, elle entendait dire qu'il existait un « Paron » au-dessus de tous les maîtres, le Seigneur des seigneurs, et que ce Seigneur était bon, la bonté en personne. Elle apprit que ce Seigneur la connaissait, elle aussi, qu'Il l'avait créée, elle aussi - plus encore qu'Il l'aimait. […] Elle était connue et aimée, et elle était attendue. Plus encore, ce Maître avait lui-même personnellement dû affronter le destin d'être battu et maintenant il l'attendait « à la droite de Dieu le Père ». Désormais, elle avait une « espérance » - non seulement la petite espérance de trouver des maîtres moins cruels, mais la grande Espérance : je suis définitivement aimée et quel que soit ce qui m'arrive, je suis attendue par cet Amour. Et ainsi ma vie est bonne. Par la connaissance de cette espérance, elle était « rachetée », elle ne se sentait plus une esclave, mais une fille de Dieu libre.
Sainte Joséphine Bakhita, intercède pour notre vieille Europe, ta terre d’accueil, afin qu’elle s’ouvre à la grande Espérance de ton pays natal du jeune continent Africain
Père Benoît