Homélie du père Benoît - Dimanche 09 juillet 2023

installation Père Benoit-13

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Jubilez ! Criez de joie ! C’est le thème de la Parole de Dieu de ce dimanche.

Ste Croix, st Michel, Bordeaux 9 juillet 2023

Jubilez ! Criez de joie ! C’est le thème de la Parole de Dieu de ce dimanche.

Dans l’Évangile, nous venons d’écouter un joyau de la prière de Jésus : l’hymne de la jubilation messianique. C’est touchant d’écouter la louange des lèvres de Jésus lui-même. On peut s’imaginer Jésus qui participe à une de nos soirées louange ! Dans la basilique st Michel il y a l’exposition « Pierres vivantes » avec des énormes photos noir et blanc d’un paroissien accompagné une citation biblique. Une citation à l’entrée est justement cette prière de Jésus qui loue son Père !

Benoît XVI explique comment le vrai sens en grec du verbe « je proclame ta louange » indique principalement deux choses : la première, c’est «reconnaître jusqu’au bout»; la seconde, c’est «être d’accord». Jésus reconnaît donc jusqu’au bout l’action de Dieu le Père, et en même temps, Il est totalement d’accord avec la façon d’agir de son Père. Jésus assume consciemment et joyeusement le projet du Père. L’Hymne de jubilation est le sommet d’un chemin de prière qui révèle la communion parfaite, profonde et intime de Jésus avec la vie du Père dans l’Esprit Saint.

Afin de pouvoir connaître une personne, il faut des relations de communion, des liens d’expérience personnelle avec lui. Un professeur d’histoire, spécialisé dans Napoléon, pourra bien connaître par cœur toutes les biographies napoléoniennes, tout Wikipédia et la bataille de Waterloo en Belgique, mais il ne pourra jamais dire qu’il a connu Napoléon. Il lui manque l’expérience vitale de communion avec lui. Pareil pour Chatgpt 

C’est cela que Jésus loue avec le cœur tressaillant de joie : c’est seulement lui-même, comme Fils, qui vit en communion parfaite avec le Père, c’est donc seulement lui comme Fils qui connaît parfaitement le Père. Et le Père a envoyé son Fils sur la terre pour se faire connaître aux hommes. Pour connaître jusqu’au bout le Père, nous devons d’abord entrer en communion avec le Fils et devenir ses disciples. Ce ne sont pas les connaissances magistrales des cultivés et des puissants de ce monde, des docteurs en théologie, des exégètes ou philosophes, qui peuvent donner la connaissance de Jésus et la communion avec Lui. Non, c’est plutôt l’engagement des petits et simples de cœur à la suite de Jésus. Caché aux sages et aux savants, révélé aux tout-petits. Je vous demande à chacun de vous : avez-vous fait l’expérience personnelle de Jésus dans votre vie ? Sinon, suppliez pour cette grâce car sans ça, vous sécherez comme l’herbe fraîche sous les canicules de l’été.

L’Hymne de jubilation conclut avec un des appels les plus poignants de Jésus: «Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos». Jésus demande d’aller à Lui, qui est la vraie sagesse, à Lui qui est « doux et humble de cœur ».

Humilité du Roi de la paix, déjà annoncée, louée, exaltée par le prophète Zacharie dans la première lecture et lors de nos Dimanches des Rameaux : assis pauvre et victorieux sur le

dos d’un petit âne. Pas de chars de guerre ou drones de combat, pas de bombes à fragmentation, pas de puissants ou savants de cette terre. Ce roi qui vient nous sauver, nous soulager en prenant sur son dos nos fardeaux, propose « son joug », la voie de la sagesse de l’Evangile qui n’est pas une doctrine à apprendre ni une proposition éthique, ni une gnose d’accumulation de connaissances, mais une Personne à suivre : Lui-même, le Fils unique en parfaite communion avec le Père.

La vraie louange sort des cœurs humbles et reconnaissants. L’humilité c’est la vérité, ni plus ni moins. Je ne suis pas le sauveur du monde, je ne suis pas un super-héros. Mais je ne suis pas non plus un nul, un éternel looser, un vaurien. Non, nous sommes des enfants de Dieu, oui, pécheurs mais pardonnés. L’humilité est l’attitude qui reconnaît que tout ce que je suis, tout ce que je possède et tout que je réalise vient finalement de Dieu qui m’a donné l’existence et qui me garde chaque seconde en vie. De là, la gratitude. Tout est don. De là, la louange : remercier Dieu, l’auteur de tout bien dans la joie.

Si Dieu est venu sur terre pour se charger de nos fardeaux et de nos peines, à nous, ses disciples, de nous charger des fardeaux et des peines de nos frères et sœurs. La charité mise en pratique, en œuvre, voici notre plus grande louange à notre Dieu, Créateur du ciel et de la terre.

Amen. 

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