Homélie du père Benoît - Dimanche 11 décembre 2022

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Soyez toujours dans la joie du Seigneur ; je le redis : Soyez dans la joie ! Le Seigneur est proche !

Sacré Coeur, 11 décembre 2022

« Soyez toujours dans la joie du Seigneur ; je le redis : Soyez dans la joie ! Le Seigneur est proche ! »

Le troisième dimanche de l'Avent, dimanche « Gaudete », traduit du latin « réjouissez-vous » : le dimanche de la joie. Joie parce que les prophéties d'Isaïe se sont enfin réalisées. Le Sauveur est proche. Par conséquent, la couleur liturgique aujourd'hui est rose, mélange de la couleur violette de l’Avent avec le blanc de Noël.

Les Écritures de ce dimanche nous enseignent que la joie dans nos cœurs est le fruit de deux vertus fondamentales : la patience et la confiance.

L'apôtre Jacques compare la patience des prophètes de l'Ancien Testament à la patience d'un fermier qui doit attendre tout l'hiver avant de voir pousser des fruits dans ses champs. Ces prophètes incluent en fait tous les fidèles de l'Ancienne Alliance qui, avec une foi simple, ont attendu la venue du Messie pendant des siècles et qui ne se sont pas découragés par les guerres, les catastrophes, des pénuries ou crises économiques comme les famines, ni par la déportation ou simplement par la longue attente ou le retard de la venue de Jésus.

Saint Jacques répète à chacun de nous : « Toi aussi, sois patient et courageux, car la venue du Seigneur est proche ! ».

La patience est une vertu, une vertu des Saints. Une vertu est une bonne habitude. Une vertu ne tombe pas du ciel, on ne reçoit pas une vertu comme un cadeau sous le sapin de Noël. Mais la patience doit être exercée, encore et encore, et petit à petit elle grandit, elle devient plus forte. Le Seigneur nous aidera par sa grâce.

Jacques poursuit : " Prenons l'exemple de la patience et de la patience des prophètes. " Comme il est parfois difficile de devoir attendre « patiemment ». La patience se présente parfois comme un véritable chemin de croix, mais qui devient précieux quand elle est vécue par amour pour un proche ou pour Dieu : avoir à supporter une maladie ou un handicap soi-même ; endurer en silence le caractère difficile ou insupportable d'un semblable, d’un mari, d’une épouse ou d’un enfant, endurer les retards de bus, de train, de tram (hier, pour chanter Noël dans les rues de Bordeaux, à cause d’une soi-disant « mouvement social », attendre 20 minutes le tram dans l’air glacial était une vraie épreuve de patience et la preuve que les grèves sont plutôt des mouvements asociales…), attendre la conversion ou le retour d'un des enfants ou petits-enfants, perdu comme une brebis égarée : avec confiance, il faut continuer à prier pour que le moment de Dieu arrive.

Dans notre société, tout doit aller de plus en plus vite : restauration rapide, messageries instantanées, paiements sans contact, etc. Et l’amour aussi, rapide, sans contact ? Plutôt sans valeur et vide de sens, vide du vrai amour. Une des conséquences du manque de patience est l’augmentation de l’agressivité verbale et physique dans la circulation routière : on n’a plus le droit de ralentir ou de vérifier le nom d’une rue sans que le bruit d’un klaxon te pousse accompagné de beaux gestes et de belles paroles … On est pressé, oui, comme des citrons …

Mais Dieu, Lui, ne fait pas les choses à la va-vite. Il n’est pas un « fast-God ». En envoyant son Fils pour nous sauver, Dieu a pris le temps nécessaire par respect pour notre liberté. Dieu a créé une histoire de salut, un cheminement ensemble avec son peuple, un chemin d’éducation. Dans les vraies cultures, l’éducation a toujours été au service de l’être humain éduqué et pas au service de l’Etat et de ses idéologies. Plus grande est l’attente, plus intense est la joie. Cette joie que nous célébrons ce 3ème dimanche de l’avent. Après des siècles, des millénaires, le Seigneur est proche !

La deuxième vertu fondamentale est la confiance : Jean le Baptiste emprisonné par Hérode commence à avoir des doutes. Lui, qui a indiqué Jésus comme l’Agneau de Dieu venu enlever les péchés du monde, lui-même commence à douter de l’identité véritable de son cousin. Et si tout cela finalement est sorti de mon imagination, de mes songes ? Et si finalement je me suis trompé et que Jésus est un faux prophète ? Quelle cruelle torture de pensées !

Si le plus grand des saints a connu le doute, nous aussi, nous pouvons être envahis par les doutes : l’Eglise avec tous ses scandales, est-elle vraiment fondée, animée et guidée par le Christ ? Le Christ est-Il vraiment ressuscité ? Ma prière sert-elle à quelque chose ? Devant tant de problèmes, tant de silence apparent de Dieu, apparent !

Jésus invite Jean le Baptiste à regarder les fruits (les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent). Nous aussi, dans les moments de doutes, nous devons regarder les fruits. Les fruits de deux mille ans de Christianisme, les fruits dans la vie des saints, les fruits dans les familles qui cherchent à suivre l’exemple de Jésus. Les fruits dans notre propre cœur en se posant la question : « Qu'est-ce qui apporte la vraie joie dans mon cœur ? »

Le cynique doute de tout ; l’intégriste, le fondamentaliste ne doute de rien. Mais le croyant sera accompagné d’un bon doute car le mystère de Dieu infini dépassera toujours son petit cerveau et ces doutes sont protégés par la digue de la confiance. La confiance, fruit et condition d’une relation d’amour personnelle. Être confronté avec le bon doute n’est pas un péché.

« Soyez forts, ne craignez pas. Voici votre Dieu » : un enfant dans une mangeoire.

Allons à sa rencontre avec une patience et une confiance renouvelée et dans la joie.

Demandons à Dieu le don de la patience comme le paysan irlandais : « Seigneur, je te supplie donne-moi la grâce de la patience mais donne me la maintenant tout de suite, immédiatement. »

Amen.

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