Homélie du père Benoît - Dimanche 11 juin 2023
Sacré Cœur de Bordeaux, 11 juin 2023
Fête du Saint Sacrement du Corps et du Sang de Jésus
Premières Communions de Aïnhoa, Anaïs, Anatole, Emmanuelle, Ezechiel, Gabriel
Hier en Colombie, c’était une grande fête car finalement après exactement 40 jours on a retrouvé les 4 enfants qui étaient portés disparus dans la jungle. Fin avril, leur petit avion s’était écrasé en pleine forêt de l’Amazonie. On avait retrouvé l’épave de l’avion et les corps du pilote et des adultes mais pas des enfants, sœurs et frères de 13, 9 et 4 ans et un bébé de 11 mois. Les chercheurs avaient retrouvé des traces de nourriture mais la végétation de la forêt est si dense qu’ils ont même perdu un berger belge qui détectait les traces d’odeurs ( pas un curé mais le chien … ). Ces enfants ont réalisé une prouesse de survie. (Comme ce sont des enfants des peuples indigènes de l’Amazonie et pas des enfants de bobos tablettes portables, ils savaient quels vers de terre seraient comestibles et quelles araignées seraient bonnes à manger.)
Les militaires ont essayé de venir à leur aide en droppant d’un hélicoptère des centaines de paquets de survie un peu partout : du pain et de l’eau de survie venant du ciel !
La Première Lecture que nous venons d’écouter, nous raconte une histoire très très similaire, presque identique ! Le peuple d’Israël avec son berger Moïse est perdu, pas dans la forêt mais dans le désert. Pas 40 jours mais 40 années ! Les dangers dans le désert et dans la jungle sont très similaires : pays de serpents brûlants et de scorpions, pays de faim et de soif.
Le peuple n’en peut plus. Trop de faim et trop de soif. Les Israélites se rebellent contre Moïse et ils font la grève. (Ils incendient les voitures et les portes des mairies...)
Dieu ne les chassent pas avec du gaz lacrymogène mais Dieu écoute leur misère et Dieu va envoyer de l’aide du ciel. Pas avec un hélicoptère mais directement. Dieu fait tomber comme une farine du ciel. Les Israélites sont étonnés et se demandent : qu’est-ce que c’est ça ? « Manha » en hébreux : la manne. Avec cette farine sur le sable du désert, chaque famille arrive à en faire des petits pains. C’est le pain du ciel que les pères, les ancêtres ont mangé et qui les a sauvés, qui leur a donné la survie.
Mille deux cents années plus tard arrive Jésus, le nouveau Moïse, et Jésus dira : « Le vrai pain descendu du ciel n’est pas la manne du désert mais le vrai pain descendu du ciel pour donner la vie au monde, c’est moi, c’est mon corps ! » Quel mystère d’amour !
Chers enfants, vous avez reçu la vie de vos parents, le plus beau cadeau. Mais parfois la vie sur terre n’est pas comme Dieu l’a rêvée, n’est pas la vie en plénitude : parfois on est triste, parfois on s’ennuie, parfois on est malade pour ne pas parler des conflits et des guerres dans le monde. Parfois vous êtes un peu comme ces 4 enfants perdus dans la jungle, éjectés d’une épave entre les piranhas et les anacondas. Nous avons tous faim et soif de sécurité, d’un bonheur sans limites, d’un bonheur éternel. Ce bonheur peut seulement venir de Dieu ! Et Dieu est descendu sur terre en Jésus Christ pour nous donner ce bonheur profond. Au moment de retourner vers son Père, Jésus a voulu rester parmi nous sous forme de pain, l’hostie consacrée, la communion. Jésus veut être notre nourriture, notre force, notre réservoir d’amour.
Quand Jésus a dit dans l’Evangile : mon corps que je vous donnerai est de la vraie nourriture et mon sang que je verserai est de la vraie boisson, beaucoup de ses disciples ont arrêté de suivre Jésus car pour eux Jésus était devenu fou. Il commença à raconter n’importe quoi. Mais quand les amis de Jésus ont vu le Christ sur la croix, ils ont compris : il n’y a pas de plus grand amour que celui qui donne sa vie pour ses amis. Jésus a voulu rester parmi nous pour continuer à se donner, à nous aimer avec l’amour le plus grand.
Chers enfants, aujourd’hui vous allez recevoir pour la première fois Jésus dans l’Eucharistie. La première communion, comme la deuxième et comme toutes les communions sont toujours un cadeau. C’est toujours Jésus qui se donne gratuitement. Nous n’avons jamais le droit à la communion. Jésus nous aime tellement qu’Il veut entrer en nous, qu’Il veut devenir un avec nous. Dieu se laisse manger, oui, pour que nous devenions un peu plus comme Dieu.
Le livre de Tobie nous dit : « S’il est bon de tenir cachés les secrets du roi, il faut révéler les œuvres de Dieu et les célébrer comme elles le méritent ! » Aujourd’hui nous célébrons votre Première Communion car c’est une œuvre merveilleuse de Dieu : sa présence la plus intime de son amour dans la petite hostie consacrée, l’avant-goût du ciel, le meilleur fruit du paradis.
A la dernière cène Jésus nous a dit : faites cela en mémoire de moi.
Chers amis, restez toujours fidèles à ce grand moment de votre première communion. Et si un jour vous auriez oublié Jésus, Lui, Il ne vous oubliera jamais et Il vous attendra toujours dans le silence, dans le tabernacle dans l’église, dans une petite hostie blanche consacrée pour vous redonner la vraie vie en plénitude, le bonheur et la joie profonde.
Amen.