Homélie du père Benoît - Dimanche 16 avril 2023

installation Père Benoit-13

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Dieu d’éternelle miséricorde, chaque année, par les célébrations pascales, tu ranimes la foi du peuple qui t’es consacré : fais grandir le don de ta grâce, afin que tous comprennent vraiment quel baptême les a purifiés, quel Esprit les a fait renaître, et quel sang les a rachetés.

Ste Croix, Bordeaux, 16 avril 2023

« Dieu d’éternelle miséricorde, chaque année, par les célébrations pascales, tu ranimes la foi du peuple qui t’es consacré : fais grandir le don de ta grâce, afin que tous comprennent vraiment quel baptême les a purifiés, quel Esprit les a fait renaître, et quel sang les a rachetés. »

Voilà une vraie prière collecte (nom donné à la prière d’ouverture de la Messe). Une prière qui fait le tour de toute la liturgie de ce deuxième dimanche du temps pascal et qui „colle“ tous les éléments ensemble, qui en fait une collection : la miséricorde, l’Esprit Saint, la foi, Pâques, le baptême, le sang.

  1. La miséricorde, dimanche de la Divine Miséricorde, une miséricorde qui est infinie. C’est le grand cadeau de Pâques de Dieu à chacun de nous. Non pas des œufs en chocolat ou des poules, lapins ou cloches en cacao, mais la miséricorde. Ce matin en priant les laudes, mon intention personnelle était que nous devenions aussi des hommes de miséricorde. Mais juste avant moi un père a prié pour que chacun de nous, nous fassions l’expérience personnelle de la miséricorde infinie de Dieu dans notre propre vie, l’expérience de combien nous sommes aimés par Lui. L’Esprit Saint a assuré la bonne priorité. C’est vrai, d’abord nous devons faire l’expérience de la miséricorde de Dieu avec nous même pour après, pouvoir à notre tour, la vivre et la partager avec nos frères et sœurs. La première lecture en est une illustration magnifique : tout parle de communion, d’unité de cœur, d’engagement assidu, de joie. Les Premiers Chrétiens vivaient ensemble, avaient tout en commun, fréquentaient assidûment le Temple, prenaient leurs repas avec allégresse et simplicité, louaient Dieu et avaient la faveur du peuple tout entier ! Et leur nombre augmentait fortement de jour en jour. Quelle merveille ! Et nous ? L’Eglise Catholique en France, pourquoi des églises continuent-elles à se vider ? Pourquoi n’avons-nous pas la faveur du peuple tout entier ?

  1. L’Esprit Saint, ce don reçu par l’eau du baptême, ce rayon bleu qui sort du cœur du Christ sur l’image de Jésus Miséricordieux, réalise vraiment une nouvelle création à partir de Pâques. L’Esprit de communion, d’unité et de joie est vraiment le Souffle imprévisible. Le grand cadeau de Pâques que Jésus donne à ses apôtres.

  1. Le sang, ce rayon rouge qui sort du côté transpercé de Jésus sur l’image de sœur Faustine. Pas de Pâques sans Vendredi Saint. Pas de résurrection sans Eucharistie. Dans la deuxième lecture Saint Pierre y fait allusion : la foi dans la résurrection, celle de Jésus et notre propre résurrection, nous donne une joie immense, une joie qui nous donnera la force pour endurer les épreuves, pour porter notre croix, pour supporter le sang.

  1. La foi : « heureux ceux qui ont cru sans avoir vu ». Saint Thomas a été mis à l’épreuve pour notre bien, pour venir à l’aide de notre incrédulité et celle de tous les temps et de tous les empiristes et rationalistes. On ressent beaucoup de sympathie pour Thomas car il est si humain, si semblable à nous, notre jumeau. Il y aurait beaucoup à dire sur la foi ou l’incrédulité de nos contemporains qui disent de ne pas pouvoir croire en Dieu ou en Jésus resuscité mais qui croient comme un dogme que la dernière fusée lancée pour visiter la planète Jupiter (Mission JUICE) y rencontrera de la vie … La vie, non, en Jésus Christ, oui, à Jupiter … La vie, non aux témoins innombrables de la résurrection de Jésus, oui, à des suppositions de probabilité scientifiques presque zéro.

Pourquoi Thomas n’était-il pas présent parmi les 11 le jour de Pâques ? Parce qu’il s’était échappé pour se payer une bière sur une terrasse avec une belle vue sur la ville de Jérusalem ? Il semble plus logique de supposer que Thomas était le seul à ne pas avoir eu peur des autorités juives pour quitter la maison, se montrer sur la voie publique pour faire les courses et procurer à manger pour ses frères. La récompense pour son brave service ? Une apparition zappée de son maître ressuscité ! Quelle frustration pour notre cher Thomas. Et puis toute la semaine, il devra supporter l’enthousiasme et la joie des apôtres qui évitent de parler de l’apparition en sa présence afin de ne pas le vexer encore plus. Dès que Thomas s’approchait, ils changeaient de conversation…

Finalement, Jésus vient à sa rencontre et comble Thomas avec une apparition personnelle. Thomas nous laissera une des plus belles professions de foi : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » Commenté par st Augustin : « Il voyait un homme et reconnu son Dieu ! ». A chaque élévation de la sainte Eucharistie, à chaque adoration, nous pouvons prier avec les mêmes mots : « Mon Seigneur et mon Dieu ! ». Nous voyons un bout de pain mais nous reconnaissons notre Dieu. Thomas a témoigné toute sa vie de cette apparition de son Maître : Il a voyagé jusqu’en Inde pour proclamer la résurrection et y donner sa vie. Il est probablement l’apôtre qui a parcouru le plus de kilomètres.

  1. Domenica in albis : le dimanche où les nouveaux baptisés pourraient enlever leurs aubes blanches qu’ils avaient portées depuis leur baptême la nuit de Pâques. La miséricorde est ce vêtement lumineux avec lequel Dieu nous a vêtus la nuit de Pâques ou au moment de notre baptême. (Benoît XVI). C’est un vêtement que nous devons toujours porter.

Soyons des hommes et des femmes de miséricorde, formons une Eglise comme une grande famille de miséricorde.

Amen.

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