Homélie du père Benoît - Dimanche 18 décembre 2022

installation Père Benoit-13

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Quatre bougies de la couronne de l’avent sont allumées.

Quatre bougies de la couronne de l’avent sont allumées. Déjà trois semaines que la liturgie de l’avent nous répète sans cesse ses promesses : la venue du Messie est proche ; le Sauveur arrive. Nos oreilles et nos cœurs sont remplis des Maranatha, des Viens Seigneur Jésus, viens. L’Emmanuel, le Dieu-avec-nous viendra. Voici notre rédempteur. etc. Un rationaliste tiède parmi nous pourrait oser se plaindre que le refrain énigmatique commence à le fatiguer …

C’est bien beau tout ça, mais pour ce 4ème dimanche nous voulons du concret ! Quand et comment tout cela va-t-il se réaliser ? Seigneur, nous nous méfions des vaines promesses politiques qui nous laissent tant de fois déçus. Alors, Seigneur, levez le voile sur ces promesses. Devenez concret ! C’est pour quand et comment ? Mettez cartes sur table !

Les lectures bibliques de ce dimanche sont la réponse concrète et historique de Dieu : un signe vous sera donné : voici que la Vierge concevra, et elle enfantera un fils ; on lui donnera le nom d’Emmanuel, Dieu-avec-nous.

Le roi de Juda Acaz se trouve devant un dilemme : soit rester fidèle à l’alliance avec Dieu et avoir confiance, soit faire une alliance avec des païens et mettre sa confiance sur la force numérique. Le prophète Isaïe propose au roi Acaz de demander un signe à Dieu. Mais Acaz a peur que ce signe l’oblige à changer d’avis et il répond au prophète qu’il ne veut pas importuner le bon Dieu. C’est comme nous : parfois, nous refusons de l’aide par orgueil car nous sommes attachés à notre manière de faire les choses. Pour accepter de l’aide dans la vie, il faut beaucoup d’humilité (ou beaucoup de paresse 😊 ou les deux … ).

Le prophète Isaïe réplique au roi Acaz : « Tu te caches derrière une fausse humilité. Même si tu lui ne demandes pas, Dieu te donnera un signe : voici, la vierge concevra et donnera naissance à l’Emmanuel. » Les critiques de la Bible ont tout essayé pour trouver des explications naturelles historiques, pour trouver une princesse de l’époque qui aurait donné un fils digne du nom : Dieu avec nous. Mais sans succès. Benoît XVI résume : « Ce signe de Dieu chez Isaïe n’est pas offert pour une situation politique déterminée, mais concerne l’humanité et son histoire dans son ensemble ». Et c’est ainsi qu’une Parole de l’an 733 avant Jésus-Christ était une parole en attente qui a été dévoilée en prenant tout son sens et sa richesse avec la venue du Messie, la naissance de Jésus de la vierge Marie.

C’est pour cela que la prière collecte de la Messe aujourd’hui est la même prière de l’angélus : « Nous te prions, Seigneur, de répandre ta grâce en nos cœurs ; par le message de l’ange, tu nous as fait connaître l’incarnation de ton Fils bien-aimé ; conduis-nous par sa Passion et par sa croix jusqu’à la gloire de la résurrection. »

Quelle belle prière, tout y est dit. La prière contient les deux pivots de notre rédemption. La première cheville ouvrière est l’incarnation, le signe d’Isaïe au roi Acaz. La seconde est la mort et la résurrection de Jésus. Ces deux bases inséparables manifestent l’unique dessein divin : sauver l'humanité et son histoire en les assumant jusqu'au bout, en prenant entièrement en charge sur ses propres épaules tout le mal qui opprime l’humanité.

L’ange répète à Joseph le message donné à Marie, en lui confiant la mission de donner le nom de - Jésus - à l’enfant. Donner un nom aux enfants était le devoir des pères. L’ange relie les deux noms : Jésus et Emmanuel, le Seigneur sauve et Dieu-avec-nous. C’est un enfant humain et divin qui sauvera son peuple de ses péchés.

Pendant toute sa vie, Jésus aura sa nature humaine reçue de la vierge Marie et sa nature divine reçue du Saint Esprit, et cela dans l’histoire concret entre l’empereur romain August et le gouverneur Ponce Pilate.

Merci Seigneur pour avoir mis cartes sur table. Tu n’as pas besoin d’acheter nos votes par de fausses promesses. Merci de nous avoir donné un signe, mystérieux mais clair, concret et tangible dans l’histoire, dans chaque crèche et dans notre cœur. Maintenant nous sommes mieux préparés pour entrer dans la grande fête de Noël avec l’attitude de Joseph, l’homme juste et celle de tous les pauvres et tous les justes d’Israël, le petit reste, humble et fidèle.

Maranatha, viens, Seigneur Jésus, viens !

Amen.



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