Homélie du père Benoît - Dimanche 23 avril 2023

installation Père Benoit-13

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Mon père, si la résurrection de Jésus a réellement eu lieu comme un évènement historique ou si c’est plutôt une histoire imaginaire, qu’est-ce que cela change ?

St Jean de Belcier, Sacré Coeur de Bordeaux, 23 avril 2023

Chères Julianne, Mahéva, Mayanna et Sandra,


Que pensent vos copains et copines de la résurrection de Jésus ? Ils arrivent à y croire où cela semble si étrange à leur monde, trop bizarre pour être pris au sérieux ?

Venant de jeunes, j’entends souvent une réaction d’indifférence : « Mon père, si la résurrection de Jésus a réellement eu lieu comme un évènement historique ou si c’est plutôt une histoire imaginaire, qu’est-ce que cela change ? Cela n’a aucune influence sur ma vie quotidienne.”

Avec Saint Pierre, qui nous a parlé avec une conviction et une ferme assurance dans la première et la deuxième lecture, nous ne pouvons donner qu'une seule vraie réponse : si vous viviez consciemment et non passivement, si tu as pris ta vie en main et pas un spectateur au bord du chemin de la vie, alors la résurrection de Jésus change TOUT. Chaque tissu de votre être, la plus petite cellule de votre chair, le cheveux le plus fin et la moindre pensée de votre esprit est touché par la résurrection du Christ qui n’est pas un mythe mais un fait historique qui en même temps dépasse le temps et l’espace.


La merveilleuse expérience des disciples d'Emmaüs nous le montre.

Ils étaient déprimés, le sens de leur vie, le rêve de leur vie avait explosé comme une bulle de savon. (comme ces énormes bulles de savon qu’on pouvait admirer à la rue Ste Catherine dimanche dernier).

« Et nous espérions que Jésus le Nazaréen allait libérer et sauver Israël. Mais il est mort depuis trois jours. Nous avions espéré. Mais en vain. C'est fini, terminé, finished. Nous nous sommes trompés. On a suivi un gourou rien de plus. » C’est très difficile d’encaisser une déception pareille. Devoir accepter qu’on a perdu le pari de son choix de vie … Bonjour tristesse !


Mais c’est au moment de leur Première Communion que tout va changer pour ces deux disciples. Ils invitent cet étranger qui parle si bien et qui explique les écritures avec autorité, à rester pour dîner et se reposer car la nuit tombe. Cet étranger refait les gestes de la dernière Cène, il bénit et partage le pain. Et c’est à ce moment que leurs yeux et leurs cœurs s’ouvrent et qu’ils reconnaissent que cet étranger est Jésus, leur maître et Seigneur bel et bien vivant, ressuscité. Jésus ressuscité se fait reconnaître, se fait ressentir par la fraction du pain, par sa présence eucharistique, encore aujourd’hui.


Comment des jeunes peuvent-ils considérer que la résurrection de Jésus n’exerce aucune influence sur leur vie, ne change rien à leur condition ?



Pour les disciples d’Emmaüs, c’est plutôt l'inverse. Leurs propres vies subissent une résurrection : « Nos cœurs ne brûlaient-ils pas quand nous étions en conversation avec Jésus ? » ( en bon français : « quand nous discutions avec Jésus. » un pauvre belge n’oserait jamais discuter avec Jésus … )

Remplis de joie, ils oublient leur propre faim et leur fatigue et retournent à Jérusalem pour informer les apôtres, 12 kilomètres à pied en plus, à la nuit tombante, sans éclairage des rues et des chemins (car les Romains faisaient des économies écologiques). "Le Seigneur est vraiment ressuscité", ils ne peuvent pas se taire à ce sujet.


L’expérience des deux disciples d’Emmaüs est comme l’expérience d’une Messe :

  • Au début, Jésus vient à leur rencontre de manière mystérieuse et le côté moins beau de leur cœur est dévoilé. Ils vident leur sac de désespoir et de tristesse. Jésus y ajoute leur manque de foi et d’incrédulité. C’est le moment du kyrie et du “je confesse à Dieu mes péchés”, de la demande de pardon.

  • Ensuite, Jésus commence à leur expliquer les écritures. C’est la liturgie de la Parole, à l’ambon, la table de la Parole. Jésus nous parle dans la première et deuxième lecture et par le psaume. Le prêtre explique les écritures dans l’homélie. (Quand Jésus donne l’homélie, Il rend les cœurs brûlants. Les prêtres on a du mal, on a trop peur des incendies … )

  • Enfin, c’est la liturgie de l’Eucharistie à l’autel, la table du pain. La bénédiction, la consécration du pain et la fraction, le partage de l’hostie, devenue le pain du ciel, le corps du Christ. Les yeux et les cœurs s’ouvrent, disposés pour entrer en communion avec Dieu, prêts à recevoir la Communion, à manger le corps du Christ.


Chères Julianne, Mahéva, Mayanna et Sandra,

Votre Emmaüs, c’est l’église du Sacré Cœur. Votre chemin vers Emmaüs a pris entre 16 et 18 ans. Jésus a marché à côté de vous dans des personnes qui vous ont accompagnées, éduquées, aidées. Pas toujours évident de reconnaître Jésus dans un parent, un prof ou une maîtresse qui t’a commandée et corrigée pour ton bien. Cette dernière année de préparation à votre Première Communion, vos cœurs aussi ont été touchés, oui, même brûlés par l’amour de Dieu. Votre chemin d’Emmaüs se termine aujourd’hui ici devant l’autel où Jésus sera présent, caché dans le pain. Après la Messe, votre chemin de retour dans le monde commencera. Allez proclamer la bonne nouvelle que Jésus est ressuscité et qu’il nous attend au ciel. Même si la nuit tombe et que les ténèbres cherchent à vous paralyser : n’ayez jamais peur. Il est vivant, le Christ, il sera toujours avec vous. Soyez témoins de notre Dieu Amour.

Amen.

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