Homélie du père Benoît - Dimanche 30 juillet 2023

installation Père Benoit-13

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Un trésor, une perle fine et un filet. Quel lien entre les trois ? Le royaume de Dieu. Ce dimanche, Jésus termine son discours sur le royaume de Dieu en nous donnant encore trois comparaisons.

Ste Croix, st Michel, Bordeaux 30 juillet 2023

Un trésor, une perle fine et un filet. Quel lien entre les trois ?

Le royaume de Dieu. Ce dimanche, Jésus termine son discours sur le royaume de Dieu en nous donnant encore trois comparaisons.

Le royaume de Dieu comme trésor. Dans toutes les langues que j’ai pu ou dû apprendre, les amoureux utilisent le mot -trésor- pour appeler leur bien aimé : mon trésor, my treasure, mein Schatz et en flamand comme diminutif : mijn schatje.

Il y a d’abord la découverte du trésor ou de la perle fine : un moment d’euphorie, de joie exubérante. La découverte du trésor peut arriver totalement par hasard, de manière imprévue comme un tremblement de terre. Imaginons des enfants qui construisent leur château de sable sur la plage et creusent avec leurs pelles et tout à coup, ils tombent sur un coffre. Ils l’ouvrent et tout ce que leurs petits yeux voient brille dans le soleil. Aucun des enfants ne dira : mais ce trésor est le fruit du hasard ! Il y a des milliards et des milliards d’années il n’y avait rien et petit à petit, à cause de l’évolution et par le hasard, ce trésor s’est formé. Non, la réaction logique sera : quelqu’un a enterré ce trésor ici ou un bateau a perdu son trésor ici dans le sable.

L’homme postmoderne, beaucoup de scientifiques ou pseudo-scientifiques face aux merveilles de la nature, en découvrant avec leur intelligence les trésors de la création, concluent : tout ça c’est le résultat du hasard. Au début, il y a des milliards et des

milliards d’années, il n’y avait rien et par une évolution hasardeuse, ces merveilles, les trésors de la nature, de la création, se sont formés. Que les enfants de la plage avec la sagesse de Salomon leurs répondent : quelle absurdité !

La découverte du trésor du royaume de Dieu, de manière imprévue, ce sont les conversions instantanées. Ça existe. Des athées qui d’un moment à l’autre sont devenus croyants. Ici, en France, rappelons-nous d’André Frossard et de son livre « Dieu existe, je l’ai rencontré ». A Paris, ce fervent athée attend un ami qui est en retard. Par pur ennui, pour faire passer et oublier le temps, il entre dans une église sur la même place du lieu de rendez-vous et il en sort croyant. Pareil avec Paul Claudel à la Messe de minuit à N.D. de Paris. Il est entré athée, il en est sorti croyant. Des conversions à la manière de saint Paul.

Mais normalement la découverte du trésor de notre foi est l’aboutissement d’une vraie chasse au trésor qui parfois peut durer toute une vie. Le cœur de l’homme est inquiet et cherche le bonheur, cherche la paix. Et l’homme cherche et cherche et va goûter un peu partout comme les abeilles qui butinent des pollens en tout genre et passent de fleur en fleur.

Après le moment d’euphorie à la découverte du trésor, arrive un deuxième moment : le moment de la décision. Il faut se décider à s’approprier ce trésor et pour cela, il faut lâcher tout le reste. Ce trésor ne peut pas rester là dans le sable. La perle fine ne peut pas rester dans les huîtres. Jésus nous dit comment nous approprier le trésor : Il faut vendre tout ce que tu as accumulé avant. Le royaume de Dieu invite à une décision radicale. Dieu est absolu. C’est justement ce que le jeune homme riche n’a pas su faire. « Si tu veux être parfait, va, vends tes biens et reviens à ma suite. » Le jeune homme riche partit tout triste car il avait beaucoup de biens. Il n’était pas capable de se détacher de ses biens et de les vendre. Ça nous rend tristes, cette tristesse du jeune homme riche. Mais ne sommes-nous pas pareils ? Avons-nous tout vendu ? Est-ce que le Christ est tout pour moi ? Dieu est-Il mon absolu ?

Enfin, il y a la 3ème étape : vivre avec le trésor après l’euphorie. Dans la vie de chaque jour, dans la routine ordinaire. Vivre une relation personnelle avec Jésus, mon trésor, même si l’or ne brille plus dans les rayons du soleil. C’est l’étape de la persévérance et de l’endurance, de la confiance dans la patience, de l’abandon à la Divine Providence dans les joies et dans les peines, dans la santé et dans la maladie, dans la richesse et dans la précarité.

Jésus, ma foi dans le Christ, sont-ils vraiment mon trésor ? Ou ma foi se réduit-elle plutôt à un héritage familial, à une habitude, un conformisme, une fine couche de vernis ?

Un trésor pour lequel on est prêt à tout vendre ne peut pas être un objet mais seulement une personne ! La foi transmise par ma famille, prêchée dans ma paroisse et enseignée à l’école, est-elle devenue une expérience d’une rencontre personnelle avec Jésus ?

Suivons l’exemple du roi Salomon, le plus riche des rois d’Israël. Dans sa prière à Dieu il n’a pas demandé plus de richesses, une longue vie sans maladies, la mort des ennemis, la disparition des gens qui nous font souffrir ;mais il a demandé le don de la sagesse, un cœur attentif qui sait discerner le bien du mal. L’intelligence du cœur qui conduit la chasse au trésor de notre vie et aboutit à la découverte de Dieu vivant parmi nous. Amen.

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